Le "zéro déchet" s'invite dans le petit déjeuner des hôtels !

Et si les hôteliers se mettaient aussi au "zéro déchet" ? Découvrez les bonnes pratiques des hôteliers pour limiter le gaspillage alimentaire du petit déjeuner !

Lors de l’accompagnement des hôteliers engagés dans l’affichage environnemental, il a été constaté l’usage fréquent de produits en format individuel (notamment sur le beurre, la confiture,le sucre, les biscuits) et une quantité importante de déchets générés par un gaspillage alimentaire lors du petit déjeuner. Afin d’initier une consommation plus responsable, voici un panorama de bonnes pratiques pouvant être mises en place dans votre hôtel pour lutter contre le gaspillage alimentaire et réduire vos déchets du petit déjeuner.

Quelques chiffres pour commencer…

185gr…c’est le poids moyen des déchets « petit déjeuner »/ par nuitée

75%…c’est le pourcentage moyen de papier et carton dans les déchets « petit déjeuner »

28 tonnes…c’est le poids moyen des émissions de CO2 liées à l’activité petit déjeuner pour un hôtel de 80 chambres soit 14 Aller-Retour Paris New York pour une personne (source : http://eco-calculateur.aviation-civile.gouv.fr/) !

Des actions simples à mettre œuvre pour diminuer l’impact du petit déjeuner

De nombreuses actions simples peuvent être menées par les hébergements touristiques pour diminuer la part de déchets liée au petit déjeuner. Tout d’abord, pour une meilleure efficacité de vos actions : mobilisez vos équipes autour de cette démarche éco-responsable et sensibilisez vos clients ! Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! Des clients informés aux éco-gestes (« Je ne prends que ce que je consomme ») seront plus à même de diminuer spontanément leur retour assiette !

30 gr c’est le poids moyen d’un emballage individuel de confiture pour seulement 28 gr de contenu. Préférez les grands formats et le vrac pour remplacer les portions individuelles : 1kg de café, grands pots de confitures, céréales en vrac, fromage à la coupe … ! Rapprochez-vous des producteurs locaux. Ils sont de plus en plus nombreux à favoriser le zéro déchet et à vous proposer des conditionnements vrac ou grands formats !

4 000 milliards de tonnes déchets sont produits par an dans le monde ! Stop aux produits à usage unique ! Remplacez vos produits jetables par des produits réutilisables : verres en verre, serviettes et sets de table en tissu.

Privilégiez les produits locaux et de saison. Le petit bonus : vous pourrez les proposer à la vente, cela permettra de valoriser vos fournisseurs et d’avoir un autre levier économique !

Et pourquoi ne pas installer vos propres ruches ? Vous pourrez ainsi produire votre miel, comme c’est le cas aux Trésoms à Annecy et Le Florence à Nice.

Vos fruits sont trop mûrs et ne peuvent être mis en avant sur votre buffet ? Au lieu de les jeter, utilisez-les en concoctant de délicieux smoothies.

Difficile de prévoir la quantité exacte de pain pour satisfaire votre clientèle ! Profitez du restant de pain pour en faire de la chapelure et la réutiliser plus tard en cuisine.

Autre astuce : présentez les produits frais (charcuterie, jus d’orange, fromage…) en petite quantité et prévoyez un réassort régulier pour mieux gérer votre gaspillage en fin de buffet !

Et vous, quelles sont vos bonnes pratiques ?


Les hôteliers engagés dans l'affichage environnemental livrent leur bilan à un an.

Le premier bilan à un an de l’affichage environnemental des hôtels a été présenté le Jeudi 15 mars 2018 lors du Salon Mondial du Tourisme. Cette conférence animée par Hubert VENDEVILLE, Président de Betterfly Tourism a permis de dresser avec les partenaires du projet (ADEME, Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, CCI France, CDT Aube-en-Champagne, Fairbooking, GNI et UMIH) les premières tendances de ce dispositif lancé en mars 2017. Depuis son lancement, 69 hôtels ont intégré la démarche et 25 nouveaux hôtels devraient rejoindre le projet d’ici la fin du mois de mars. Mickaël COUTURIER, Responsable Administratif et Financier de l’Altéora (site du Futuroscope), Marion LUYTON, Responsable hébergement d’Echologia en Mayenne, et Loic LAREE, Directeur du Disney’s Cheyenne Hôtel étaient présents pour témoigner et partager leurs expériences dans cette démarche.

Des partenaires fortement mobilisés autour de l’affichage environnemental

  1. Jean-Paul VENTERE, Chargé de Mission Produits et Consommation durable au Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et Fabienne BENECH Animatrice Affichage Environnemental et Eco-conception à l’ADEME, ont ouvert cette conférence en rappelant le contexte réglementaire et les trois objectifs de l’affichage environnemental :
  • ·        Informer le consommateur sur les impacts environnementaux d’un produit lors de l’acte d’achat
  • ·        Comparer les produits entre eux
  • ·        Inciter la chaîne de l’offre à s’améliorer

Parmi les 5 secteurs en test sur ce dispositif (l’hôtellerie, l’habillement, les produits électriques et électroniques, l’ameublement et les produits alimentaires) l’hôtellerie est aujourd’hui le secteur le plus avancé dans la phase de pré-déploiement avec 90 hôtels engagés volontairement. La simplicité de la démarche, le faible coût de mise en œuvre, l’optimisation des coûts de fonctionnement et les gains d’impact ont permis de mobiliser de nombreux établissements. La forte implication de chacun des partenaires contribue également à la réussite de ce pré-déploiement. Ainsi Louise DE TORCY, Chargée de mission Tourisme Durable CCI France a rappelé les forces de l’affichage environnemental : l’accessibilité du dispositif, la lisibilité et simplicité de compréhension du visuel pour le client et la facilité du monitoring pour les établissements.

Karim KHAN, Président de la Commission Développement Durable de l’UMIH et Didier CHENET, Président du GNI ont quant à eux insisté sur l’importance du volontariat pour intégrer cette démarche et assurer la crédibilité de celle-ci. Par ailleurs, dans une logique de chiffre (la destination France devrait recevoir 100 millions de visiteurs en 2020), il est nécessaire de poser les outils de mesure de la durabilité et d’inciter les professionnels, pourquoi pas avec une fiscalité avantageuse, à se lancer dans l’affichage environnemental. Didier LEPRINCE, Président du Comité Départemental du Tourisme (CDT) de l’Aube-en-Champagne, a clôturé les interventions des partenaires au projet en soulignant la qualité de l’outil et de la méthode dans l’évaluation et la démarche d’amélioration continue des hôteliers, et le rôle important qu’ont à jouer les CDT et les ADT (Agence de développement touristique). Le département de l’Aube-en-Champagne grâce à la mobilisation importante de la CDT est aujourd’hui un des départements les plus dynamiques sur l’affichage environnemental.

Les premières tendances des hôtels engagés

Cette conférence à un an a permis de faire le point sur les premières tendances encourageantes des hôtels engagés. La note moyenne des 42 établissements hôteliers évalués à ce jour est de C, avec un impact moyen de 10,44 kg d’émission de CO2, une consommation d’eau en cycle de vie de 635 L, une consommation de ressources non renouvelables de 88 kWh et une part de 26% de produits biologiques. 56% d’hôtels indépendants et 44% d’hôtels de chaînes sont mobilisés dans le dispositif et 3 régions se démarquent avec chacune plus de 8 établissements : Pays de Loire, Ile de France et Grand Est.

De nombreuses actions sont déjà mises en place dans les hôtels engagés telles que le relamping (attention à ne pas oublier les espaces techniques), l’augmentation de la part des produits biologiques et l’incitation à la réutilisation des serviettes. Cependant, des actions d’amélioration peuvent encore être faites, notamment sur les températures de chauffage et climatisation (souvent difficiles à contrôler car intervention des clients) par la sensibilisation des équipes et des clients, sur la gestion du linge en diminuant le grammage du textile et sur la réduction et le tri des déchets (par exemple lors du petit déjeuner en diminuant les portions individuelles ou en retirant les produits d’accueil individuels au profit des éco-pompes).

De l’avis des hôteliers, l’étiquette environnementale est un bon support de communication pour la clientèle à condition de l’utiliser et de la mettre en avant : ainsi des articles parus dans la presse régionale, des publications sur les réseaux sociaux, des mentions sur les fiches descriptives des hôtels sur les OTA (Online Travel Agency) permettent d’avoir un impact positif sur la fidélisation et l’acquisition de clients. Selon la dernière étude menée par Fairbooking (plateforme de réservation hôtelière sans intermédiaire), 40% des voyageurs préfèrent choisir à critères équivalents (prix, confort, secteur géographique) un hôtel engagé sur le tourisme durable ! Cependant, il est encore aujourd’hui difficile d’identifier l’engagement responsable et durable d’un hébergement. C’est pourquoi Fairbooking va proposer en exclusivité sur son site de réservation courant de l’année 2018 un filtre de recherche « green » permettant de mettre en avant les établissements hôteliers engagés. L’objectif à terme est également de toucher les voyageurs d’affaires d’entreprises engagées en leur proposant une liste conséquente d’hébergements étiquetés.

Les témoignages des hôteliers

3 hôteliers sont venus livrer pendant cette conférence leur premier bilan de l’affichage environnemental : l’hôtel Altéora (note B) avec Mickaël COUTURIER, Responsable Administratif et Financier, Echologia (note A) avec Marion LUYTON, Responsable Hébergement et Disney’s hôtel Cheyenne (note A) avec Loïc LAREE, Directeur. Pour les trois établissements la volonté de proposer une offre de service responsable est présente depuis de nombreuses années.

Ainsi, pour les hôtels Disney (1 million de nuitées pour les 5 hôtels), il est primordial de raconter des belles histoires sur le développement durable. Avec 5 établissements hôteliers engagés dans l’affichage environnemental, le groupe Disney a souhaité faire un « arrêt sur image » pour évaluer objectivement les impacts environnementaux et mener un plan d’actions concret. Loïc LAREE, Directeur Disney’s hôtel Cheyenne apprécie la personnalisation de la démarche. En effet, suite à l’audit, un plan d’action personnalisé est proposé par Betterfly Tourism pour optimiser les impacts et les coûts de fonctionnement de chaque hôtel. Ainsi, chacun peut mettre en place une démarche d’amélioration continue pendant les 3 ans du projet. Pour Disney, les actions les plus importantes dans les mois à venir concernent la réfection des bâtiments en cohérence avec une réduction de l’impact environnemental, l’optimisation des processus (former aux éco-gestes, développer la prise de conscience des salariés) et un choix de produits plus responsables (par. ex proposer des shampoings produits localement, remplacer le packaging individuel par des éco-pompes).

Echologia, Parc de loisirs et Hébergements Insolites en Mayenne est le seul établissement du panel à proposer des chambres d’hôtelières mais également des hébergements insolites comme des cabanes perchées ou flottantes. Chez Echologia, intégrer la démarche d’affichage simplifié était l’opportunité de se lancer un nouveau défi. Le développement durable est ancré dans leur ADN et la note A obtenue est une juste récompense à l’engagement et aux nombreuses actions menées par le parc depuis son ouverture. Pour Echologia, l’étiquette environnementale permet de créer la discussion avec son public, d’attirer de nouveaux clients et également d’ouvrir les pistes de réflexion sur les améliorations futures (par ex. sur le buffet petit-déjeuner)

L’Altéora est également un établissement responsable et engagé depuis de nombreuses années. Tous les collaborateurs sont impliqués dans cet établissement de 294 chambres, certifié Afaq 26 000 sur la responsabilité sociétale, où la baisse des impacts environnementaux est un véritable enjeu d’équipe. Mickaël COUTUTIER, Responsable Administratif et Financier s’est fixé d’atteindre la note A en 2018 grâce à des actions telles que le remplacement de tous les pommeaux de douche (économies de 30 % d’eau à confort équivalent), des bornes de recharge des véhicules électriques et la réduction du gaspillage alimentaire. L’hôtel a déjà réussi à diminuer de 70% son tonnage de déchets en passant en 5 ans de 75 tonnes à 25 tonnes. Comme dans la fable du colibri, chacun doit faire sa part, et Altéora ne déroge pas à ce bel adage.

Le futur du déploiement de l’affichage environnemental

Le recrutement des participants au pré-déploiement de l’affichage environnemental touche bientôt à sa fin. Il ne reste que cinq places à pourvoir d’ici le mois de Juin 2018 pour bénéficier d’un co-financement de 50% de l’ADEME. D’ici 2020, les 100 hôtels du projet auront mis en œuvre les actions d’amélioration identifiées lors du diagnostic et bénéficié de la mise à jour de leur étiquette. L’objectif du pré-déploiement est de valider la méthode en vue de déployer massivement la démarche auprès de l’ensemble du parc hôtelier français. La réussite de l’affichage environnemental passera, comme l’ont précisé chacun des partenaires présents, par la mobilisation commune des acteurs locaux et institutionnels (CCI, les fédérations, CDT et CRT) et des hôteliers (indépendants et grands groupes), de la sensibilisation des clients et de l’opinion publique et à terme de l’implication des acteurs du tourisme tels que les OTA.

Pour en savoir plus sur l'affichage environnemental, contactez nous ! contact@betterfly-tourism.com / +33 (0)2 40 74 69 24